Rencontre faune et nature: beau dialogue chasseurs-forestiers

Article original publié dans L'Express et L'Impartial, sous la plume de Delphine Willemin: cliquez ici! Photos de Richard Leuenberger, L'Express/L'Impartial _______________________________________

Hommes des bois et disciples de Saint-Hubert se sont réunis mercredi soir en forêt, pour échanger leurs préoccupations et mieux se connaître. Sans éclats de voix.

Dans quelques jours, lundi 1er septembre, une partie des chasseurs neuchâtelois ressortiront leur fusil pour une nouvelle saison. Mais avant d'aller traquer le gibier, les disciples de Saint-Hubert ont confronté leurs intérêts à ceux des professionnels de la forêt. Une rencontre dans les bois, organisée mercredi soir au Crozot et au Cachot, dans la région de La Chaux-du-Milieu, a notamment permis aux chasseurs de constater l'impact des chevreuils sur les sapins blancs, dont ils sont friands. L'idée est d'accentuer la pression de la chasse sur ces zones affectées. Chaussés de grosses chaussures, une vingtaine de forestiers et de chasseurs sont partis en excursion dans une ambiance bon enfant. Et même si certains intérêts ne sont pas facilement conciliables, aucun éclat de voix n'a retenti durant la rencontre, qui se voulait constructive.

Sensibles à la nature

Sur une parcelle de forêt située au Crozot, les hommes des bois ont montré à quel point les sapins blancs étaient grignotés par les chevreuils. 

a expliqué Pierre Alfter, ingénieur forestier de l'arrondissement du Val-de-Ruz et président de la commission cantonale sylvo-cynégétique, qui veille à l'équilibre des enjeux entre la faune et la forêt 

 , s'est étonné un chasseur. 

 , lui a répondu Pierre Alfter. Il craint en particulier pour l'avenir de cette essence emblématique: 

Les zones critiques sont indiquées sur la nouvelle carte dédiée aux chasseurs, pour les encourager à renforcer leur présence dans ces secteurs.

 , remarque le président de la Fédération des chasseurs neuchâtelois, Denis Boillat, rappelant que ses confrères sont sensibles à la nature dans son ensemble. 

Des discussions à ce sujet sont en cours. Après cette première visite, chasseurs et forestiers se sont rendus dans une forêt très ouverte, au Cachot, où les arbres sont encore jeunes. Là où l'ouragan Lothar avait durement sévi en 1999. L'espace ainsi libéré est bénéfique pour le gibier. Y compris pour le cerf, qui mange un peu toutes les essences d'arbres. Sa présence s'observe sur les arbres tondus à hauteur de museau. Le propriétaire de ce secteur a pris des mesures de protection, en garantissant des ouvertures pour la gélinotte, cet oiseau strictement protégé, et en permettant aux myrtilliers de se développer.

 Mieux se connaître

Cette volonté de préserver les intérêts de la forêt et de ses usagers, David Vuillemez la résume ainsi:

 , note le garde-forestier des communes de La Sagne, Brot-Plamboz, Les Ponts-de-Martel et La Brévine .

Organisée par le Service de la faune, des forêts et de la nature, cette réunion s'inscrit dans les missions de la commission sylvo-cynégétique. Son rôle est de vérifier l'évolution des milieux forestiers, en réalisant notamment des inventaires d'arbres blessés et d'animaux. 

 , note Pierre Alfter. De telles rencontres n'avaient plus eu lieu depuis quatre ans. Le canton souhaite désormais en mettre sur pied une par an. 

Preuve que l'échange s'est déroulé sans heurts, le président des chasseurs, Denis Boillat, a suggéré que les candidats au permis puissent fournir un coup de main pour l'entretien et la protection de la forêt, afin d'être sensibilisés à ces enjeux. Comme ils le font déjà pour la faune.

LA CHASSE S'OUVRE LUNDI, AVEC

UN RECORD DE NOUVEAUX CHASSEURS

  La chasse aux sangliers s'ouvre ce lundi, 1er septembre, dans le canton de Neuchâtel. Et avec elle démarre aussi la chasse aux "plumes", soit les pigeons, corneilles, grèbes huppés et canards colverts, entre autres oiseaux. Les chasseurs de chevreuil, eux, devront patienter jusqu'au 1er octobre. Mais ils sont autorisés à lâcher leurs chiens dès lundi, pour leur permettre de se dégourdir les pattes avant la saison tant attendue. Un nombre record de nouveaux chasseurs ont passé leur permis cette année: ils sont 17, dont une fille, à avoir réussi l'examen, sur 24 candidats au départ (deux ont abandonné d'eux-mêmes).  , explique le président de la Fédération des chasseurs neuchâtelois, Denis Boillat.  Sur les 360 membres de la fédération, environ 250 ont pris leur permis de chasse cette année, note le président. Une petite cinquantaine de plus que l'an passé.

Par DELPHINE WILLEMIN - L'Express/L'ImpartialPar DELPHINE WILLEMIN - L'Express/L'Impartial